Penser que la riziculture puisse devenir un art est impensable, mais n’oublions pas que pour les japonais la nature est déjà une œuvre d’art. La transformation des rizières en un art est relativement récente. On peut particulièrement admirer ces œuvres éphémères à Inakadate préfecture d’Aomori. La moitié de ses terrains est constituée de rizières. A de simples lettres écrites, aux fresques immenses que l’on peut admirer aujourd’hui, l’art des rizières ou « Tambo Art » s’est développé. L’objectif initial était de redonner vie à ce village qui subissait l’exode rural.
L’idée a été développée par Koichi Hanada en 1993 chargé de trouver des idées pour faire connaître son village qui a priori n’avait aucun attrait touristique. Les premiers tableaux furent bicolores, plantés de deux variétés de riz à feuillage vert et violet foncé. Puis les techniques se sont améliorées afin de transformer un champ de riz en une magnifique fresque artistique. La réalisation est un véritable canevas. Pour réaliser une telle prouesse, des bénévoles, enfants, adultes sont mis à contribution. Un géomètre expert en devient le chef d’orchestre. Chaque personne est responsable de sa « zone » délimitée par des cordages. Les jeunes pousses sont sélectionnées, plusieurs variétés peuvent être utilisées. La patience et la rigueur sont requises.
Une tour de 22 mètres a été édifiée afin de permettre l’observation des fresques. En 2014, l’Empereur et l’Impératrice sont venus admirer ces « peintures ». D’autres villes comme Yonezama dans la préfecture de Yamagata et Gyoda dans la préfecture de Saitama pratiquent également le Tambo Art.
Le repiquage a lieu en mai et les récoltes en septembre. C’est de mi-juillet à mi-août que l’on peut admirer ses œuvres éphémères.